Zoom sur le métier d’horloger

horloger à l'atelierDans la famille des métiers de l’horlogerie, je voudrais… l’horloger. Ben oui, ce serait plus simple de commencer par là.

Etre horloger, c’est plus qu’un métier, c’est une passion. La passion du temps, de la mécanique, de l’art… Être horloger, c’est une révélation, une évidence qui nous saute à la figure, une exaltation et un engouement que l’on garde pour toujours. Tristan et Julien sont les horlogers talentueux et passionnés de chez Cresus. Ils nous livrent leur point de vue sur le métier.

Pouvez vous nous décrire le quotidien de votre métier et ce qu’il a de spécifique chez Cresus ?

Julien : Chez Cresus, plusieurs montres arrivent chaque jour. Á l’atelier, nous nous occupons d’examiner minutieusement chacune d’entres elles, de les nettoyer, de les polir, de changer le bracelet. Ayant fait peau neuve, la montre peut alors prendre son envol vers un nouveau propriétaire, vers une seconde vie. C’est le premier volet de notre mission. Le second, c’est le service après vente. Il s’agit là de réparer ou de changer les composants de certaines pièces légèrement endommagées ou usées. Souvent, il faut procéder à un rhabillage complet du garde-temps, ce qui consiste à démonter complètement le mécanisme, à nettoyer les pièces, à les remonter, à les lubrifier et enfin à régler parfaitement la montre.
Julien et Tristan, horlogers Cresus
Tristan : ce qui est très intéressant chez Cresus, c’est également la diversité et le choix dans les montres de différentes marques que l’on rencontre chaque jour. Avec toutes ces marques et références différentes, nous découvrons souvent de nouvelles choses, c’est un avantage indéniable qui permet de ne jamais s’ennuyer et d’être à l’affût !

Quelle est le versant de votre métier que vous aimez en particulier ?

Tristan :  Pour moi c’est le rhabillage, sans aucun doute. Quand je répare une montre, j’ai l’impression de lui insuffler une seconde vie. Quand le cœur de la montre est ouvert devant nous et qu’on le remet en route, c’est une victoire, et ça fait quelque chose à chaque fois.

Julien : c’est vrai que le rhabillage est la partie technique la plus plaisante. Comme le dit Tristan, la montre est comme une personne, avec un cœur et un cerveau, nous, nous sommes les chirurgiens chargés de l’opération. Mais j’aime également beaucoup la relation client.  Les rencontrer fait partie de notre métier, au quotidien. Les gens amènent à réparer un objet qui leur est cher et qu’ils connaissent souvent très bien. Il est donc très intéressant d’échanger avec eux, de leur apporter des réponses. La plupart sont très curieux de savoir ce qui va être fait et les collectionneurs possèdent des connaissances très pointues dans des domaines particuliers. Dans cet échange, nous apprenons des deux côtés.

Comment est née votre passion pour l’horlogerie  et quelles formations avez-vous suivi ?

Julien : J’ai tout d’abord suivi une formation en micro- mécanique et je me suis destiné à l’usinage de précision. J’ai eu la chance de faire un stage chez  un horloger qui a su me transmettre son savoir et sa passion de telle manière qu’il m’a converti ! J’ai alors passé mon BMA (Brevet des Métiers d’Art) où j’ai appris les bases du métier, les rudiments de l’horlogerie comme le fonctionnement d’un mouvement, comment reconnaître les dates de création des garde-temps, les styles, les époques, les matériaux… Je me rappelle qu’en formation, beaucoup d’entre nous avaient un parent horloger. Moi, ma passion est vraiment née grâce aux relations épanouissantes et formatrices que j’ai pu avoir en stage. L’horlogerie c’est aussi une histoire humaine. Cette formation nous a donné les bases, donc, mais chacun sait qu’en sortant il lui faudra années et des années d’expérience et de contact avec les autres pour prétendre enfin connaître l’horlogerie.

Tristan : C’est vrai qu’il y a tellement de techniques, de subtilités… Je suis content de travailler avec quelqu’un d’expérimenté comme Julien. Et puis chacun a des connaissances complémentaires. Pour moi c’est en confrontant nos deux expériences, qu’on apprend le plus.
De mon côté j’ai fait une formation dans la structure métallique et puis je pensais ensuite me destiner à la bijouterie. Mais j’ai découvert l’horlogerie au cours d’un stage de quelques semaines. Á partir de ce moment là je n’ai pensé qu’à une chose : en faire mon métier. J’ai ensuite fait des tests pour savoir si j’avais les aptitudes requises pour ce métier à savoir un esprit logique, mécanique, de la rigueur, de la précision, et puis aussi de la patience !  Et alors, j’ai passé mon BMA, comme Julien.

En dehors de l’aspect mécanique, qu’est ce qui vous a attiré dans ce domaine ?

Julien : les rouages mécaniques, le prestige des objets que l’on tient entre ses mains, les origines ancestrales du métier, de travailler dans le milieu du temps, une spirale qui n’en finira jamais… tout ça c’est vraiment  fascinant et c’est un environnement très agréable dans lequel on se sent bien et auquel on a envie de participer.

Tristan: ce que je trouve particulièrement captivant, c’est  l’histoire de l’horlogerie. La mesure du temps est ancestrale. J’aime voir comment l’homme a su dompter le temps, et j’aime constater l’évolution, les progrès qu’il a fait pour que nous ayons aujourd’hui te temps affiché à nos poignets.

Comment voyez vous l’avenir de l’horlogerie et de votre métier ?

Tristan : J’ai vraiment confiance en notre métier. Je suis persuadé que notre savoir-faire sera encore perpétué longtemps, dans la continuité de ce que l’homme peut faire en matière d’horlogerie. Notre travail, en tous cas en service après-vente ne pourra jamais être confié à des robots. Heureusement, nous aurons toujours notre valeur ajoutée.

Julien : Je suis d’accord avec Tristan. La profession n’est pas prête de s’éteindre : le monde horloger a connu et connaît encore une pénurie dans nos métiers. Et puis en 10 ans environ, les gens se sont passionnés pour l’horlogerie. Pour des produits nobles, beaux qui sont devenu des accessoires à part entière, et même bien plus. Car il s’agit du bijou de l’homme par excellence. Je pense que ce domaine a de beaux jours devant lui, d’autant que les grandes marques horlogères communiquent de plus en plus, sur des médias divers et avec des personnalités connues, ce qui participe à la vulgarisation de l’horlogerie de luxe, sans que ceci ne porte atteinte à l’image haut de gamme qu’elle veut renvoyer. »

etabli

Deux sites pour approfondir vos connaissances sur le sujet :

Métiers de l’horlogerie : http://www.hautehorlogerie.org/fr/

Histoire de l’horlogerie : http://www.patekmuseum.com/