En début de semaine, Hublot a levé le voile sur le « mystère » qui planait au dessus de son nouveau modèle horloger. Il faut dire qu’à moins d’avoir laissé trainer ses oreilles auprès des principaux concernés, on ne pouvait pas se douter de l’arrivée d’un tel « garde-temps ». Dépassant nos préceptes, foudroyant notre l’imaginaire finalement classique, le nouveau mécanisme de Hublot se nomme Anticyhère. En toute simplicité, il rend hommage au plus ancien calculateur astronomique de l’histoire. Effectivement, ca mérite des explications.
Ce n’est pas seulement une performance horlogère hors norme qu’à réalisé là Hublot. Il s’agit aussi d’une nouvelle dimension que l’on peut donner à l’horlogerie lorsqu’on l’écarte de tout esprit marketing, de toute logique de production. Le mécénat, si rare dans ce milieu risque pourtant de se révéler, grâce à cette initiation magnifiquement réussie par Hublot.
Un peu d’histoire…
Le mécanisme d’Anticythère fut découvert en 1901 au large des côtes de l’ile grecque d’Anticythère à qui il emprunta le nom. Durant un siècle, cet objet, reconnu comme l’un des plus mystérieux de l’histoire des civilisations, n’a pas révélé tout de suite sa fonction réelle. On admet aujourd’hui que cet instrument astronomique est daté du II e siècle avant notre ère. Ce calculateur mécanique était capable d’indiquer le mouvement de certaines planètes majeures. Il pouvait en fait indiquer différents cycles solaires et lunaires en les rapportant aux calendriers civils de grandes villes grecques. Le mécanisme d’Anticythère ne donnait pas l’heure. Par contre il pouvait désigner de multiples cycles astronomiques comme le cycle métonique, le cycle callipique, le cycle de Saros, le cycle Exeligmos, qui servaient notamment à prédire les éclipses. De cette machine de bronze d’à peine 21 cm de hauteur pour 16 cm de largeur et 5 cm d’épaisseur, on n’a retrouvé que 82 fragments dont étaient des roues dentées. Tous étaient assez minuscules et surtout rongés par la corrosion. Ces morceaux d’Histoire sont le point de départ de pas mal de choses, et notamment d’un premier hommage réalisé par Hublot, à l’honneur en ce moment, à la galerie des Instruments Scientifiques du Musée des Arts et Métiers à Paris. L’exposition se nomme « Anticythère, l’énigmatique machine surgie du fond des temps. »
Hublot inspirée par une découverte archéologique
En 2008, sont divulguées les analyses tomographiques (technique d’imagerie utilisée en géophysique et en astrophysique qui permet de reconstruire le volume d’un objet à partir d’une série de mesures effectuées par tranche depuis l’extérieur de cet objet) réalisées sur les fragments. Dans le milieu horloger et plus particulièrement dans quelques cerveaux, les idées commencent à fuser, la matière grise à fumer ! Parmi ceux là, celui qui a eu le courage de se lancer : Mathias Buttet, aujourd’hui Directeur du département R&D de Hublot. La célèbre marque horlogère se lance alors dans un hommage au premier chef-d’œuvre mécanique que nous a livré l’histoire, en reprenant toutes ses caractéristiques et composantes, mais en les miniaturisant pour en faire la plus curieuse des montres bracelets.
“Le XXI eme siècle, ère de partage” (Jean-Claude Biver)
L’équipe Hublot a travaillé sur des notions horlogères qu’elle ne maitrisait pas nécessairement, main dans la main avec une équipe de scientifiques, ce qui a rendu les échanges extrêmement riches, comme l’explique Mathias Buttet. Bien que les difficultés aient été omniprésentes : miniaturiser, respecter l’architecture recto verso de l’Anticythère… le défi a été relevé avec brio et mérite bien toute l’attention qui lui est portée. Le partage est donc bien au rendez-vous : partage entre professionnels, partage auprès du Grand public…
On espère de tout cœur que lors de sa présentation à Baselworld, le salon horloger de Bâle, la montre Anticythère connaitra le même succès et la même reconnaissance qu’aujourd’hui. Je dirais même plus, on espère qu’elle ait ouvert la voie à ce nouveau genre de « mécénats » qui mèneà la découverte, à la connaissance, au renouveau.
Source : communiqué de presse Hublot.
Crédits photos et vidéo : Hublot.