L’horloger Piaget a dévoilé il y a peu un nouveau site e-commerce qui offre de nouvelles expériences utilisateurs très agréables, autour de la rose Piaget. Cartier a dévoilé au début du mois de juin son propre site e-commerce français également. La révolution digitale dans le milieu du luxe serait-elle en marche ?
Le site Piaget propose désormais à ses clients d’acheter montres et bijoux directement en ligne. Tandis que la plupart des marques horlogères ne jurent que par les points de vente, avec un site vitrine en renfort, la marque du groupe Richemont se distingue en adoptant un nouveau levier de vente qui a déjà largement fait ses preuves : le commerce en ligne. Concrètement, Piaget a fait remanier son site en ajoutant des modules de commande en ligne mais aussi en revoyant son système de distribution en intégralité puisqu’il faut pouvoir désormais assurer une certaine logistique. Mais concrètement, tout est fait pour que l’utilisateur puisse bénéficier de nouveaux services tels que la commande par téléphone, ou se faire rappeler par la conciergerie, un formulaire de demande d’infos, une wishlist, des boutons de partage pour les réseaux sociaux…
Et parce que Piaget ne fait pas les choses à moitié, elle a décidé de créer spécialement pour Piaget.fr une édition spéciale de la collection Rose. Cette pièce inspirée par la véritable rose Piaget sera révélée le 13 juin sur le site, le jour du Rose Day à Paris, avec un concert exclusif et intimiste de Mélodie Gardot pour les clients les plus fidèles de la marque. Cette opération décrite sur https://www.piaget.fr/ est également relayée sur facebook , twitter, Pinterest et Instagram ainsi que par des blogueuses de renom. En somme, une opération de communication digitale complète.
Sur facebook, un jeu concours a même vu le jour via une application nommée « La vie en rose – throught the 5 senses ». Que de progrès et que de belles opérations menées avec les réseaux sociaux car stratégiquement, elles sont en effet conçues avec brio. Certes les marques de luxe ont mis un certain temps avant d’investir les réseaux sociaux; mais quand elles le font c’est avec intelligence, stratégie et efficacité. Toute comme Rolex, qui contrôle sa communication comme personne et qui, à l’occasion du lancement de nouveaux produits à Baselworld, a décidé de refondre son site Internet (tout de même pas en e-commerce, mais avec la part belle au contenu) et d’investir Facebook avec sa page https://www.facebook.com/rolex
Et donc, tandis que je naviguais gentiment sur le site de Piaget en me disant que c’était génial et qu’ils avaient bien fait de proposer à leurs clients un beau site e-commerce alors que la plupart des marques horlogères de luxe sont plus que frileuses à ce niveau-là, je reçois une nouvelle newsletter. Je vous le donne en mille : Cartier qui présente elle aussi son site e-commerce !
Ni une ni deux, me voici partie sur le site de Cartier. Là, m’attendent de toutes nouvelles fiches produit bien organisées avec un beau descriptif, des coordonnées pour contacter un conseiller en cas de questions, et… un panier d’achat. Vous pourrez également faire livrer votre montre ou bijou à l’adresse de votre choix, avec un message personnel et un emballage cadeau… En bref, tout est proposé pour améliorer l’expérience d’achat et accélérer la finalisation d’une commande. Bien joué.
Cartier est également une société du groupe Richemont… Alors, une révolution serait-elle en route dans les pratiques commerciales et de services pour les grandes marques horlogères de luxe ? Rappelons que cette révolution avait été justement initiée dans le groupe Richemont par la marque Montblanc, qui avait lancé sa boutique en ligne française en septembre 2012, avec la possibilité d’acquérir montres, instruments d’écriture, maroquinerie, bijoux et même recharges; le tout avec un service client qui a l’air très présent. Le groupe va t-il étendre cette recette auprès de ses autres marques telles que Van Cleef & Arpels, Vacheron Constantin, Jaeger-LeCoultre, IWC, Panerai?
Est-ce un nouveau départ pour un nouveau rapport entre les marques de luxe et le digital ? On espère, car nul ne peut nier qu’il s’agit là d’un réel atout à l’heure où d’autres marques mettent en garde les potentiels acheteurs sur Internet puisqu’elles ne vendent pas ni en propre ni par les sites e-commerce de certains détaillants…
Preuve que les comportements d’acquisition changent, et que paradoxalement, dans ce secteur d’activité prendre son temps est une gageure. Dans le milieu de l’occasion, on avait pourtant bien anticipé à la fois sur les prix et sur les comportements d’achat ; notamment chez Cresus.fr, avec un site e-commerce et de nombreux services en ligne depuis 2000.
Le secteur du luxe avait déjà, il faut le dire, investir le digital mais plus pour communiquer que pour vendre, avec de très belle opérations (puisque de grands moyens et de la créativité au service des produits d’exception mis en avant). C’est donc un nouvel objectif que se fixent les horlogers.
Reste à savoir si les retours des utilisateurs vont être à la hauteur de l’espérance des marques, mais il semblerait bien que dans ce cas précis ; le service mis en place soit en vérité plutôt une réponse construite à la demande des clients et internautes, de plus en plus connectés.