Accessoire fétiche des hommes, la montre s’est imposée, au fil des années, comme un véritable symbole synonyme de pouvoir. Si certains Présidents sont indifférents à la montre qu’ils portent, d’autres sont de vrais amateurs de belle horlogerie. À quelques heures des élections présidentielles, revenons sur les montres de nos Chefs d’Etat français, entre luxe affirmé et discrétion de plus en plus exigée.
Charles de Gaulle et sa montre Lip
En tant que Président de la France, il n’était pas question pour le fondateur de la Ve République de porter une montre faite ailleurs qu’en France. Patriote dans l’âme, Charles de Gaulle montrait l’exemple en affichant, à son poignet, une montre Lip R27, animée par un mouvement électrique. Une technologie hybride, innovante, symbole de performance de l’industrie française. Il fut le premier à porter ce modèle avec boîtier en or, offert par Fred Lip en personne, le créateur de la marque.
« A M. Fred Lip, grâce à qui je mesure les heures qui me sont comptées. » Charles de Gaulle
Le Général devint alors un fervent représentant et amateur de la marque Lip, fondée en 1867 et employant plus de 1 000 personnes dans sa manufacture de Besançon. En tant qu’ardent défenseur de la Maison, il offrit une montre Lip « Electronic » au président américain Dwight David Eisenhower, grand collectionneur de montres, ainsi qu’un modèle rectangulaire, en 1948, à Sir Winston Churchill. Aujourd’hui encore, Lip perpétue au sein de ses collections la T18 surnommée « Churchill » et une réédition de la montre électrique dite « Général de Gaulle ».
70 ans plus tard, la « montre du Général » est toujours autant convoitée.
Georges Pompidou et sa montre Cartier Tank
En tant qu’amateur averti d’art moderne et contemporain, l’ancien président français Georges Pompidou avait pour montre fétiche une Cartier Tank. Sa forme, inspirée des chars d’assaut, était un véritable manifeste moderniste de l’époque. Ce garde-temps avant-gardiste soulignait son goût prononcé pour les beaux objets et sa vie bourgeoise assumée. En effet, sa Cartier était un véritable symbole d’ascension sociale des classes moyennes dans la France des Trente Glorieuses, et il n’était en rien scandaleux de voir une montre Cartier au poignet du président. La marque française montrera d’ailleurs, à plusieurs reprises, son patriotisme.
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Valéry Giscard D’estaing et sa montre
Rolex Datejust
Lors de son élection en 1974, Valéry Giscard D’estaing a directement souhaité affirmer son style moderne, dynamique et international. A 48 ans, il était le plus jeune président de la Ve République et troisième plus jeune de l’histoire. Sa volonté de jouer dans la cour des grands s’est confirmée avec sa montre Rolex Datejust au poignet. Même si, à l’époque de la fin des années 1970, la marque n’intéressait que quelques amateurs. La Rolex du président n’était alors pas un sujet en France. D’autant plus que, le chef de l’Etat avait l’habitude de la porter haut sur le poignet, sous la manche de sa chemise, donc à peine visible.
Saviez-vous que certains amateurs de montres, tel que Bill Clinton, ont fait réaliser une manche sur mesure, pour que celle-ci soit plus courte que l’autre et puisse laisser apparaître la montre ?
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Jacques Chirac et ses montres
Rolex Day-Date et Datejust
Toujours avec style et décontraction, Jacques Chirac arborait fièrement ses montres Rolex Day-Date et Datejust. Des modèles fidèles au tempérament de l’ancien Président, qui lui ont été offerts par des chefs d’États amis de la France, comme le roi Hassan II ou Saddam Hussein.
Il est vrai que Rolex, et plus particulièrement son iconique Day-Date, est directement associée aux présidents, allant jusqu’à se prénommer « La montre des présidents ». Elle est l’incarnation du prestige par excellence depuis sa création en 1956.
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Nicolas Sarkozy et sa montre
Rolex Daytona
Lorsqu’il était encore maire de Neuilly, fin des années 1980, on pouvait voir à son poignet un défilé de garde-temps d’exception : Breitling Navitimer, Jaeger-LeCoultre Reverso, Cartier Santos Galbée, Rolex Milgauss (réf 1019) ou encore Breguet Classique (réf. 3137). Une belle collection de ce qui était déjà le plus en vue à l’époque !
En 2007, lors de sa campagne électorale, on le verra avec une Rolex Daytona à son poignet, portée façon gourmette. Et on ne finira pas d’en entendre parler, lorsque durant sa présidentielle, il afficha encore une collection de modèles très sophistiqués, tels qu’une Vacheron Constantin Patrimony Traditionnelle Chronograph, une Cartier Rotonde Second Fuseau Horaire Indication Jour/Nuit, une A. Lange & Söhne Lange 1 Fuseaux Horaires, une Breguet « Réveil du Tsar », ou encore une Patek Philippe Calendrier Perpétuel référence 3940 et une Girard-Perregaux 1966 à équation du temps, toutes deux offertes par son épouse. Nicolas Sarkozy, ou le président qui aimait les montres ! On ne pourra pas en dire autant de son prédécesseur, François Hollande, vu le plus souvent avec une Swatch au poignet…
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Emmanuel Macron et ses montres
« made in France »
Avant son élection, Emmanuel Macron ne quittait pas sa Cartier Tank. Une fois les portes de l’Elysée franchies, celle-ci n’a fait que quelques apparitions lors de ses déplacements à l’étranger, et s’est vu être remplacée par une March LA.B., au prix dit plus sage… En effet, le président a dû se façonner une image, en prônant le « made in France » à prix accessible. On le verra également porter une LMM-01 de la marque d’horlogerie française La Montre Merci, une Awake solaire au boîtier réalisé à partir de filets de pêche recyclés, fabriquée en France, ou encore une LIP sur Nato tricolore. Des montres à message, affichant un esprit engagé et patriote.
Alors que les politiciens d’aujourd’hui se tournent vers des modèles plus modestes, dans le but d’éviter la foudre de l’opinion publique, il fut un temps où ils ne se cachaient pas de porter des garde-temps coûteux. Aujourd’hui, les montres sont avant tout un moyen de faire passer des messages parfois engagés et d’affirmer leur patriotisme à travers des fabrications « made in France ».
