Une maison de joaillerie prestigieuse, plus de 500 bijoux exposés, une scénographie signée par l’agence Jouin-Manku et le lieu d’exception qu’est la Nef des Arts Décoratifs, rue de Rivoli à Paris : tous les ingrédients d’une rétrospective réussie sont présents pour cette exposition intitulée Van Cleef & Arpels, l’Art de la Haute Joaillerie. Découvrez jusqu’au 10 février 2013 tout le savoir-faire et l’audace d’une marque hors du commun, à travers de sublimes modèles de joaillerie.
En 1906, la maison Van Cleef & Arpels élit domicile au 22 place Vendôme. Elle a depuis marqué le monde de la bijouterie et de la joaillerie par des modèles et des inspirations variées, audacieuses, et riches de sens, quelles que soient les époques.
Dans les années 20, honneur est donné aux formes géométriques et un retour aux couleurs s’immisce avec l’introduction sur les bijoux de nouvelles combinaisons de couleurs composées de saphirs, émeraudes et rubis. Les inspirations, multiples, viennent de la Chine et du Japon mais aussi de la civilisation persane et de l’Egypte ancienne ; cette dernière étant particulièrement présente, de par la découverte en 1922 du tombeau de Toutankhamon. Ces inspirations orientales se retrouvent sur des boites, poudriers et autres nécessaires tant dans les formes que dans les matières utilisées.
Dans les années 30, plusieurs pièces et innovations marquent leur époque. Il s’agit de la minaudière, un sac du soir qui prend la forme d’une boite de taille modeste mais très luxueuse qui va permettre aux dames de ranger leur nécessaire ; le bracelet Ludo, un bracelet souple composé de mailles briquettes, agrémenté de pierres ; les nœuds de ruban, un thème de joaillerie très employé à cette époque, le serti mystérieux qui est en fait une manière révolutionnaire de monter les pierres sans que l’on voit apparaître la monture, et enfin le Passe-partout, un bijou souple transformable à souhait pour être porté en bracelet ou en collier.
La guerre frappe l’Europe dans les années 40 et l’or, véritable valeur refuge, constitue le matériau principal des créations Van Cleef & Arpels qui délivrent des messages sur le thème de la libération. Après 1945, les maisons de joaillerie, comme les maisons de mode, rejoignent des thèmes plus légers et fêtent un retour à la frivolité avec des motifs communs. C’est la naissance du bijou textile avec des motifs nœuds, dentelles, qui rappellent les accessoires vestimentaires dont la femme agrémente ses tenues. C’est également à cette époque que le thème des danseuses est le plus exploité à travers de ravissants clips en or ornés de pierres précieuses, d’une finesse absolue.
Les années 50 se démarquent par l’effervescence qui émane du milieu de la mode et qui participe à la réhabilitation du luxe. De la même manière que la mode se développe dans le prêt-à-porter, Van Cleef & Arpels créée « La boutique », qui va permettre à un nouveau public de porter des bijoux en or avec pierres précieuses, au quotidien. Le collier zip marque cette décennie, par son côté innovant. Il est toujours considéré comme une pièce maitresse de la maison.
Les années 70 : les années du collier Alhambra, ce long sautoir en or jaune porte-bonheur, symbole de chance, qui peut être serti d’une pierre. Ce modèle mythique fut ensuite décliné sur d’autres bijoux : bracelets, ras de cou, montres mais aussi réédité en diverses déclinaisons.
Les années 80 et 90 opèrent somme toute un léger retour aux valeurs classiques que l’on peut retrouver dans la joaillerie florale et l’utilisation de matières organiques comme le corail, l’ivoire, la perle…sur des colliers qui se raccourcissent.
Dans les années 2000, le monde de la joaillerie et de la place Vendôme a bien évolué. À compter de 2002, Van Cleef & Arpels lance une collection chaque année ; la nature et la féérie sont des thèmes très visités et travaillés. Retenons les collections « Atlantide », « Les Jardins », « Bals de Légende » et « Palais de la chance ».
Van Cleef & Arpels est sans conteste l’un des plus grands joailliers de tous les temps, dont la réussite n’a d’égale que son audace et sa créativité. (Re)découvrir les bijoux les plus mythique du siècle dernier et comprendre en même temps leurs inspirations historiques, voir les bijoux qu’ont pu porter entre autres Jacqueline Kennedy, Ava Gardner, Marlene Dietrich, Romy Schneider et Sofia Loren : voilà une idée éclairée et exquise à la fois, à réaliser jusqu’au 10 février 2013, absolument !