Avec l’exposition qui a lieu en ce moment au Bon Marché pour fêter ses 50 ans, la Daytona est à l’honneur. L’occasion pour Lovetime de mettre cette légende à l’honneur dans ses colonnes. La montre Rolex Cosmograph Daytona pour bien la nommer vit le jour en 1963. 50 ans plus tard, elle incarne le mythe horloger absolu. Récit d’une success story.
Daytona : origines d’un nom
Avant d’être cette montre incontournable de la marque Montres de luxe Rolex, Daytona était avant tout un lieu ; un lieu de puissance, d’exploits, de vitesse et de records. Une course automobile qui devint très vite une légende.
C’est sur la plage de Daytona, en Floride, que l’Histoire du circuit prend sa source. Cette large bande de sable dur, plate et filant tout droit sur plus de 35 km, devint l’un des sites les plus mythiques de la conquête de la vitesse et de la course automobile. Une piste qui attira des quatre coins des Etats-Unis et d’Europe les pionniers de l’automobile qui vinrent s’y affronter au volant des voitures les plus puissantes de leur temps.
D’incroyables exploits mécaniques au retentissement planétaire valurent à Daytona le titre de capitale mondiale de la vitesse. Une course effrénée qui culmina en mars 1935 avec le record du Britannique sir Malcolm Campbell et son bolide Bluebird à 445 km/h (276 mph). Celui qui entra dans l’histoire comme le roi de la vitesse portait une Rolex Oyster et en fit l’apologie dans une lettre, reprise comme publicité par Rolex.
La tradition de Daytona pour la course automobile se perpétue depuis sur le circuit du Daytona International Speedway, temple de la vitesse construit en 1959 comme l’un des premiers Super Speedway du monde. Dans ce gigantesque amphithéâtre des temps modernes de 4 km de circonférence, se tiennent chaque année des compétitions automobiles totalement prestigieuses telle que la Rolex 24 At Daytona. Cette épreuve d’endurance de 24 heures, qui fait figure de pendant américain des 24 Heures du Mans, est considérée par les pilotes les plus chevronnés comme étant l’une des plus difficiles au monde.
En cinquante ans, le Cosmograph Daytona a créé son propre mythe. Dès le milieu des années 1960, il s’érige en trophée des vainqueurs aux 24 Heures de Daytona.
Les premiers modèles
C’est en 1959 que Rolex s’associe au circuit américain Daytona International Speedway, conçu pour accueillir des courses d’endurance, et devient sponsor des 24 heures de Daytona. La montre Rolex 6238 va servir d’inspiration pour l’élaboration de la future montre Daytona ; à tel point qu’elle fut baptisée par certains « pré-Daytona ».
Le nom de Daytona apparu pour la première fois sur une publicité Rolex de 1964 destinée au marché anglophone, sous la mention chronographe sur le cadran, pour finalement être déplacée au-dessus du compteur à 6 heures trois ans plus tard.
Conçue en tant que Cosmograph, c’est donc en tant que Daytona que cette montre Rolex entrera dans la légende. Et pourtant, son parcours n’était pas tout tracé. Le premier modèle de Rolex Cosmograph 6239 est un chronographe au boitier de 37 mm avec échelle tachymétrique et les compteurs situés à 3,6 et 9 heures. Ses poussoirs sont à pompe. A l’intérieur bat un mouvement Valjoux. 72 B, identique à celui du modèle 6238. Signe distinctif du Cosmograph : les trois cadrans sont conçus dans une couleur différente de celle du cadran pour une visibilité optimale. La 6239 fut produite jusqu’en 1969, tout comme la référence 6241 de 1966 à 1969.
Entre 63 et 73, certains compteurs des références 6239, 6241, entre autres, sont dotés de sous-compteurs munis d’index carrés, d’une couleur qui tranche complètement avec celle du cadran, et d’une minuterie absolument contrastée : ce sont les Paul Newman qui constituent depuis plusieurs années les montres Daytona les plus convoitées.
C’est en effet en 1969 que le film Virages –avec Paul Newman une Daytona avec cadran exotique au poignet- sort sur les écrans et remporte un vif succès. La légende raconte que c’est ce film qui aurait consacré la montre, au poignet de cet ambassadeur de marque, et que depuis, certains modèles ont ainsi reçu ce surnom, qui n’est en rien officiel.
Même si au début ces modèles au cadran particulier dits « Paul Newman » ne remportaient pas un vif succès, leur côte a assez vite pris de l’ampleur pour devenir les plus importantes du marché des montres Rolex avec des records impressionnants dans les ventes aux enchères.
Il semblerait que la vente la plus chère sur une Daytona Paul Newman eut lieu pour une version de la 6239 dite Albinos c’est-à-dire avec les compteurs de la même couleur que le cadran. Ce modèle très rare aurait alors été adjugé 505 000 dollars à Eric Clapton en 2008.
En 1965, les poussoirs vissés font leur apparition sur la Cosmograph avec la 6240, elle qui sera fabriquée jusqu’en 1969, avec le mouvement 722. Les avantages de ces poussoirs sont précieux ; les poussoirs vissés empêchent en effet le démarrage accidentel de la fonction chronographe dans les situations à risques. Ce sont ces poussoirs et la nouvelle couronne de remontage de la série 700 qui ont permis d’apposer sur le cadran de ce modèle apparait la mention Oyster, telle une certification qui atteste de l’étanchéité de la montre.
A l’époque, le format de cette montre est jugé trop important et comme pouvant être handicapant pour les emmanchures de chemise, son esthétique ne plait pas forcément non plus ; les ventes sont mitigées.
Les années 70 voient arriver deux nouvelles références qui ne seront produites respectivement qu’un et deux ans : les 6262 et 6264 avec un nouveau calibre 727 qui bat à 19800 alternances par heure et plus précis que les précédents.
Après les éditions 6262, 6264, c’est au tour des références 6263 et 6265 de voir le jour en 1971 avec le calibre de 21600 alternances par heure, toutes deux produites jusqu’en 1987, date à laquelle le modèle Daytona prit un tournant notoire dans son évolution.
Un nouveau départ pour le Cosmograph Daytona
En 1988, un regain d’intérêt amène la Daytona à évoluer, techniquement comme esthétiquement. Il s’agit même d’une explosion de notoriété ! Est-ce réellement dû aux recommandations implicites de l’homme de goût qu’était Gianni Agnelli, patron de fiat et fervent amateur de Daytona, qui fit la couverture d’un très célèbre magazine, son Dayto au poignet ? La fièvre Daytona s’est en tout cas propagée ces années-là, vers 1985, pour ne plus jamais retomber.
Les chronographes manuels disparaissent des catalogues Rolex au profit des Daytona « Perpetual »et posent les bases du Daytona moderne. Le mouvement alors employé comporte une base Zenith El Primero, grande référence dans le monde de l’horlogerie, que Rolex modifie de manière significative puisque 50 % des composants sont remplacés par des éléments spécifiques et conçus pour ces mouvements. Rolex implante par exemple sur ce mouvement 4030 ses propres Rotor. Vous retrouverez ces belles montres sous les références 16500, 16 520, 16523, 16528, 16568, 16518, 16519, 16589, 16559, produites de 1988 à 2000.
Niveau format, le boitier passe à 40 mm et intègre un épaulement de protection de la couronne. Le cadran, la lunette tachymétrique, les éléments significatifs du modèle se modernisent.
Parallèlement, le marché de la Daytona, en quelques sortes « victime de son succès se raréfie ». En effet, non contente d’être portée par hommes politiques, célébrités et donc non seulement des personnalités de la course automobile, la Daytona est peu produite et les listes d’attente en boutiques grandissent à vue d’œil. Ce phénomène, qui a sans doute été aussi provoqué pour créer une certaine rareté est encore d’actualité et c’est d’ailleurs l’une raison pour laquelle la côte de la Daytona ne baissera jamais.
Les années 2000 et l’avènement du 100% Rolex
La montre Cosmograph Daytona de l’an 2000 est signée Rolex, 100% Rolex.
Conçu à partir de 290 composants – beaucoup moins qu’un chronographe standard – le calibre 4130 suscite l’admiration par son étonnante simplicité. Les références 116500, 116523, 116505, 116509, 116528, 116518, 116519, 116598, 116515 LN en sont pourvues, jusqu’à la montre 116599 RBOW sortie en 2012 et la toute dernière montre sortie pour l’anniversaire de la Daytona.
Et le défi technologique ne s’arrête pas là. Au fil des années Rolex va développer et breveter bon nombre d’innovations comme par exemple le Spiral Parachrom ou encore l’alliage Everose.
En 2013, pour fêter les 50 ans de cette montre intemporelle et mythique, celle que nous sommes tous capable de reconnaître au premier coup d’œil et qui est si désirable pour les passionnés d’horlogerie, Rolex a sorti un modèle exceptionnel en platine. Il s’agit de la référence 116506, conçue à partir de platine 950 et aux couleurs incroyablement belles.
La Rolex Daytona demeure un bel hommage à cette passion du sport et la marque couronnée compte bien la faire perdurer. En effet, en plus du sponsoring de la course Rolex 24 At Daytona, course unique en son genre en Amérique du Nord, Rolex soutient les 24 Heures du Mans, la plus ancienne et prestigieuse course automobile du monde, et depuis 2013 est devenu Chronométreur Officiel et Montre Officielle de Formule 1, renforçant ainsi son engagement de tous les instants dans le domaine de la course automobile.