Artya, c’est la nouvelle expression contemporaine de l’art horloger. Cette marque horlogère hors du commun s’attache à créer des modèles uniques en mêlant mouvements mécaniques suisses et art contemporain. Le résultat est assez déconcertant mais l’on est forcé d’admirer le travail et la créativité.
Les montres Artya sont capables, selon les modèles, de susciter le rire, l’amusement, des questionnements, la peur et pourquoi pas le souvenir. Avec son dernier modèle sorti en pleine crise de la zone euro, Yvan Arpa, créateur de la marque, touche et coule le point faible de notre économie actuelle, la monnaie euro.
L’argent a été de tous temps le meilleur des moyens de pression. Á une certaine époque, la protestation venait de Gainsbourg, brûlant un billet de 500 francs. Aujourd’hui, la provocation nait dans le cadran de cette nouvelle montre nommée « Bye Bye Euro », en hommage ou plutôt en référence à la perdition possible de cette valeur menacée.
Le cadran manufacturé main est constitué de vrais euros passés au broyeur. Pourquoi ? La provocation en art n’est jamais gratuite. Elle est rarement anodine et encore moins stérile. Elle permet de révéler au grand jour les complexes d’une société qui ne voudrait pas voir les choses autrement que par une manière détournée. Mais s’agit-il vraiment de provocation ? Il est possible aussi que le seul but de cette montre soit de garder un souvenir de notre monnaie actuelle comme certains ont pu garder précieusement dans une boite leurs anciens francs…
La réalité se trouve certainement balançant entre ces deux hypothèses comme l’atteste une phrase mémorable du communiqué de presse de la marque : « Sarkozy, Berlusconi, Papandreou et Merkel sont invités à l’acheter afin de se souvenir de leur rêve. Les monnaies et les hommes passent, les montres restent. »
Pour un avis de décès, c’est plutôt original ! Encore une fois, les créations horlogères du maître Arpa ont troublé, encore une fois « l’homme qui avait une idée par seconde » sort victorieux d’un pari plus qu’osé.